Blanche-Neige pourrait être une allégorie d'entreprise basée sur les vanity metrics
Si vous avez déjà travaillé dans la communication ou le marketing, il est fort probable qu’on vous ait dit que votre travail consiste à vendre des contes de fées. Je suis sûr que vous avez tous une réponse toute faite pour ces occasions, mais n’hésitez pas à m’emprunter mon point de vue la prochaine fois que quelqu’un remettra en question la validité de nos nobles professions.
Les contes de fées sont en fait des guides de survie et peuvent servir de boussole morale à l’entreprise. Oui, vous pouvez me citer sur ce point. Prenons l’exemple de Blanche-Neige et de la méchante reine, qui était extrêmement jalouse de sa beauté. Il est bien connu que toute personne ayant un impact sur la vie d’un grand nombre de personnes surveille sa réputation. Les rois, les reines et les marques savent que leur relation avec le monde extérieur doit être soignée, car la perte d’un soutien pourrait les mettre sur la paille.
Le miroir magique est là pour rendre compte de la situation de la reine. En tant qu’observateur impartial, il fournit des données précises, classant sa beauté au deuxième rang après celle de Blanche-Neige. La reine, poussée par une ambition aveugle, décide de reprendre la première place. La morale de cette histoire d’entreprise est que la beauté ne doit pas être la principale préoccupation et que les bons dirigeants possèdent d’autres qualités plus importantes. De même, les responsables de la stratégie de marque ou les PDG peuvent tomber dans le piège d’être obsédés par des vanity metrics, tels que le nombre de followers sur les réseaux sociaux, le trafic sur le site web ou la portée médiatique, au lieu de se concentrer sur des facteurs essentiels tels que le rapport qualité/prix et l’excellence du service à la clientèle.
Nous connaissons tous la tentation des vanity metrics, ces chiffres qui nous donnent l’impression de bien faire, mais qui ne représentent pas nécessairement notre cœur de métier. Ils peuvent stimuler notre ego, mais même les données concrètes peuvent être trompeuses. Lorsque le plan de la reine pour se débarrasser de Blanche-Neige et rétablir sa réputation échoue, elle devient obsédée. Le miroir, conservant son intégrité professionnelle, rapporte la mesure de vanité inchangée. Il va même plus loin, rappelant à la reine que la beauté n’est pas la chose la plus importante, et l’avertissant que son mauvais jugement pourrait éventuellement être révélé et nuire à sa réputation.
Si le miroir n’avait pas été brisé à ce stade de l’histoire, il aurait probablement fourni à la reine un rapport sur l’engagement de son public, le sentiment de ses sujets, sa part de voix ou les taux de conversion de son site web royal. Cela lui aurait montré que les citoyens étaient heureux et ne se souciaient pas autant qu’elle de sa beauté. Cela lui aurait également montré que Blanche-Neige n’était pas une menace pour sa position. Peut-on encore douter que le miroir, souvent considéré comme un simple symbole de vanité, ait joué un rôle crucial dans la prise de décisions stratégiques éclairées ? Pour ma part, j’en suis convaincue et je vivrai heureux de continuer à mesurer.